Le monophosphate d'amphétamine doit être préparé par titrage dans l'eau, le pH souhaité est de 5 à 6. Le monophosphate ne peut pas être préparé dans l'alcool car lorsque l'on ajoute l'acide phosphorique à 75 ou 85%, peu importe, tel quel ou dans l'alcool, à la base dans l'alcool, il arrive un moment où toute l'amphétamine se transforme soudain en chewing-gum et n'absorbe plus d'acide. On obtient alors un mélange de polyphosphates. Le séchage de cette masse de bubblegum ne pose aucun problème et elle peut être consommée et n'est pas mauvaise, mais pas le monophosphate.
Le monophosphate, qui peut être fabriqué en ajoutant de l'eau puis de l'acide phosphorique dilué à la base dans un solvant non polaire, puis en mélangeant les deux, a l'avantage d'être beaucoup plus soluble dans l'eau que le polyphosphate et également plus que le sulfate. Cette plus grande solubilité signifie une meilleure biodisponibilité et un début d'action légèrement plus rapide que les autres sels. Seul le sel de carbonate est réputé le surpasser, mais je n'ai jamais essayé de le fabriquer.
Lorsque l'on fabrique le monophosphate dans l'eau, il se passe quelque chose qui va d'abord vous perturber : En ajoutant de l'acide phosphorique, vous verrez d'abord le sel tomber de la solution, ce qui vous réjouira. Lorsque vous ajoutez plus d'acide, tout d'un coup, tout le sel -puff ! - disparaît à nouveau ! Contrairement à l'acide sulfurique où ce phénomène est néfaste, c'est exactement ce que vous souhaitez avec les sels d'acide phosphorique, car vous voulez ceux qui ont la meilleure solubilité dans l'eau. Ce que vous obtenez à un ph de 5 à 6 et après avoir séparé et évaporé l'eau.
La décoloration rouge qui apparaît lorsque l'on ajoute trop d'acide n'est pas causée par l'acide ou l'amphétamine, mais par des impuretés, principalement du P2P et des impuretés légèrement basiques qui sont apparues au cours du processus. Le P2P passe bien les distillations à la vapeur et les procédures A/B car il est amphotère en présence de bases et d'acides, en particulier avec les bases, c'est-à-dire qu'il devient soudainement soluble dans l'eau dans une mesure beaucoup plus large.
La base d'amphétamine vraiment propre ne change pas de couleur, quelle que soit la quantité d'acide ajoutée. Aucun des protocoles post-réactionnels que j'ai vus ici ne produit une base d'amphétamine vraiment propre et la lecture du problème de décoloration (du rose au rouge) n'est donc pas du tout surprenante.